Exploration de l’archipel de la Maddalena : un modèle de gestion durable en Méditerranée
La Maddalena • 29 mai 2025
Réveil à l’aube pour le troisième équipage de l’expédition 2025 du Seaquarium Institut Marin. Dès 5h du matin, le voilier met le cap au nord de la Sardaigne, vers l’archipel de la Maddalena, classé Parc National et Aire Marine Protégée (AMP). Cet ensemble d’îles granitiques, bordées d’eaux cristallines, constitue l’un des trésors écologiques de la Méditerranée.
Avant même de larguer les amarres, l’équipe scientifique procède à un prélèvement de plancton, un protocole et du matériel prêté par le laboratoire HYDRECO Guyane.
Emilie Laura et Mathilde effectuent une session d’observation de la mégafaune marine avec l’application ObsenMer. Le calme de la mer matinale permet une surveillance rigoureuse, dans l’espoir de détecter cétacés ou grands poissons pélagiques.

Une AMP sous haute vigilance
Dès l’arrivée à terre, la visite des locaux de l’AMP révèle un système de gestion parmi les plus avancés en Méditerranée :
- Interdiction stricte de mouillage dans les zones sensibles (notamment les herbiers de Posidonia oceanica),
- Régulation de la pêche artisanale et de loisir par zones et périodes,
- Accès payant à certaines portions marines, notamment pour les bateaux à moteur,
- Quota et encadrement des plongées sous-marines dans les zones de protection intégrale.
Tout est pensé pour limiter la pression anthropique sur ces milieux fragiles tout en autorisant un tourisme durable, compatible avec la conservation.

Plongée et protection : la parole aux acteurs locaux
Rencontré sur place, Daniele Pauletto, ancien chercheur spécialisé dans l’étude des grands dauphins et aujourd’hui responsable d’un club de plongée local, souligne :
« L’archipel est un sanctuaire. Dans les zones les plus sensibles, seuls quelques plongeurs sont autorisés chaque jour. C’est un choix difficile, mais nécessaire pour ne pas déranger les espèces benthiques comme les gorgones ou les mérous. »
Il ajoute que les mammifères marins restent relativement éloignés des routes touristiques principales, conservant ainsi une certaine quiétude indispensable à leur survie.
Le biologiste Dany, directeur d’un autre centre de plongée, et Val, guide naturaliste à bord d’un bateau d’excursion, confirment : les professionnels du tourisme sont désormais formés et acteurs à part entière de la protection de l’AMP.


Une réserve en équilibre constant
La réserve de la Maddalena impressionne par l’articulation subtile qu’elle entretient entre accueil du public, recherche scientifique, activités économiques et conservation de la biodiversité. Un modèle complexe, mais dont la rigueur inspire et rappelle la nécessité d’une gestion fine des pressions humaines sur les espaces naturels.
A propos de l’Archipel
Depuis 1994, l’ensemble de l’archipel de La Maddalena – terres et eaux confondues – est protégé au sein d’un parc national. Entre mai et octobre, toute navigation ou activité dans la zone nécessite une autorisation spécifique délivrée par la direction du parc. L’archipel attire de nombreux plaisanciers, séduits par ses paysages préservés et la clarté émeraude de ses eaux.
Des initiatives comme celles-ci illustrent combien les Aires Marines Protégées peuvent devenir des laboratoires à ciel ouvert pour l’étude, la compréhension, et la sauvegarde de notre mer Méditerranée.
Suivre l’expédition
→ Données en ligne : ObsenMer.org
→ Suivre l’itinéraire en direct : https://seaquariuminstitutmarin.travelmap.net/
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