Actus scientifiques

Le Corail rouge de Méditerranée

Du 22 au 24 mai 2025

Qu’est-ce que le corail rouge ?

Le corail rouge de Méditerranée (Corallium rubrum) est une espèce emblématique des habitats rocheux profonds de la Méditerranée. Il appartient à la classe des Anthozoaires, ordre des Alcyonacea. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce « corail » est un animal colonial, formé par des milliers de petits polypes qui construisent, avec le temps, un squelette calcaire de couleur rouge vif.

Ce squelette, composé de carbonate de calcium, est exploité depuis l’Antiquité pour la fabrication de bijoux et d’objets artisanaux, ce qui a largement contribué à sa surexploitation dans certaines zones.

Les polypes : rétractés ou déployés ?

Chaque polype du Corallium rubrum possède huit tentacules, comme tous les Octocoralliaires. Ces polypes peuvent se rétracter ou se déployer en fonction de plusieurs facteurs :

  • Déployés : lorsqu’ils sont en activité, principalement la nuit ou dans des zones à faible lumière, les polypes étendent leurs tentacules pour capter les particules alimentaires en suspension (plancton).
  • Rétractés : en cas de stress, de lumière forte ou de perturbation mécanique (courants forts, passage de plongeurs, etc.), les polypes se referment, rendant visible uniquement le squelette rouge.

Un corail avec les polypes déployés apparaît comme recouvert d’un voile blanc ou translucide ; lorsqu’ils sont rétractés, la couleur rouge intense du squelette prédomine.

Faux corail ou vrai corail ? La confusion avec Myriapora truncata

Le faux corail, Myriapora truncata, est souvent confondu avec le corail rouge en raison de sa couleur également rouge vif et de son aspect ramifié.

Deux éléments permettent de les différencier :

  • Origine biologique : Le corail rouge est un cnidaire, avec des polypes visibles et actifs qui participent à la construction de la colonie. Le faux corail est composé de zoïdes, des individus minuscules vivant dans un réseau de tubes calcifiés, mais non visibles à l’œil nu. Ces zoïdes n’ont pas de tentacules mobiles comme les polypes du corail rouge.
  • Structure : Le squelette du corail rouge est interne et massif, alors que celui du faux corail est en surface, plus friable, avec une texture poreuse. Myriapora truncata est souvent observé en zone plus superficielle ou exposée, alors que le corail rouge préfère les zones ombragées ou profondes, comme les grottes sous-marines.

Le faux corail est en réalité un bryozoaire encroûtant, et non un corail. Il forme une colonie de minuscules individus (les zoïdes), chacun protégé dans un petit tube calcifié. Contrairement au corail rouge, Myriapora truncata ne possède pas de polypes visibles à l’œil nu.

Un enjeu de conservation

Corallium rubrum est une espèce longévive, à croissance lente (0,3 à 0,5 mm/an), ce qui la rend extrêmement vulnérable aux perturbations : surpêche, pollution, réchauffement, destruction physique des habitats (ancrage, chalutage, plongée non contrôlée).

Elle est désormais protégée dans de nombreuses zones, notamment dans les Aires Marines Protégées comme Capo Caccia – Isola Piana, où nos équipes ont pu observer des colonies en bon état, avec polypes actifs.

Plongée Aires Marines Protégées comme Capo Caccia – isola Mal di vendre

Sources :

  • Garrabou J. et al. (2001). « Growth and population dynamics of the red coral Corallium rubrum (L., 1758) in the Mediterranean Sea. » Marine Ecology Progress Series.
  • BioObs, Doris, INPN, MedPAN – Fiches espèces.
  • Crédits photos : Laura D. et Anne Pechmeja
  • Corallium rubrum | DORIS
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